PISA

Les inégalités sociales sont souvent évoquées dans les enquêtes PISA. Dans l’analyse qui est proposée ici, les résultats de l’enquête PISA 2012 ont été utilisés de façon inédites afin de mieux comprendre les conclusions qui peuvent en être tirées. Sans remettre en question l’intérêt de ces enquêtes, cette analyse invite à la prudence lors de l’exploitation des résultats.

Les enquêtes PISA

Les nombreuses données de l’enquête PISA 2012 (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) sont analysées sous un jour nouveau. Cette enquête menée par l’OCDE portait sur les compétences en mathématiques des élèves âgés de 15 ans. Les interactions entre les scores en mathématiques et d’autres facteurs ont été analysés. Le niveau socioéconomique des élèves, les stratifications scolaires, l’exposition à certains thèmes mathématiques, le climat scolaire, en sont quelques uns. Si certains de ces calculs avaient déjà été menés par l’OCDE (et recalculés), la plupart des interactions mesurées ici sont inédites. En particulier et pour la première fois, les résultats des élèves des pays de l’OCDE sans la Turquie et le Mexique (pays où les taux de scolarisation sont inférieurs à 75 %) ont été analysés et comparés aux résultats obtenus par les élèves de l’ensemble des pays de l’OCDE.

Volume 1. Méthode et équité

Dans un premier temps, la méthode et l’intérêt des études transversales sur échantillons sont présentés et discutés. Les études qui cherchent à mesurer les interactions entre deux facteurs sont expliquées et commentées au fil de ce premier volume, et les calculs effectués sont détaillés grâce à des simulations pédagogiques. Les limites aux conclusions que l’on peut tirer de ce type d’études sont alors soulignées. Enfin, des informations théoriques sont proposées en annexe.

L’influence du statut socioéconomique sur les compétences en mathématiques est l’objet de toutes les attentions des chercheurs de l’OCDE. Plusieurs niveaux sont analysés : le niveau des élèves dans chaque pays, le niveau des établissements mais surtout le niveau des pays dans l’ensemble de l’OCDE (avec ou sans la Turquie et le Mexique en ce qui concerne le texte publié ici). C’est cette influence qui permet de définir et de mesurer l’équité des systèmes éducatifs. La genèse de l’indicateur utilisé dans les enquêtes PISA pour mesurer cette équité est détaillée. Enfin, les influences entre statut socioéconomique, compétences mathématiques et équité sont analysées. L’absence de certaines données françaises, peu commentée chez nous, est alors expliquée par deux éléments : l’organisation en deux cycles dans le secondaire et notre fort taux de redoublement à cette époque. Par comparaison avec les autres pays, la France apparaît clairement comme un pays inéquitable, mais cette position pourrait être expliquée en partie par le niveau socioéconomique de nos élèves.

Volume 2. Système scolaire, équité et compétences en maths

Dans le second volume, les relations entre les stratifications scolaires (redoublement, orientation plus ou moins précoce, classes de niveaux différents) d’une part et les compétences mathématiques, le niveau socioéconomique, et l’équité d’autre part sont mesurées et analysées, puis les conclusions exprimées par l’OCDE concernant l’impact des stratifications scolaires sont discutées à la lumière de ces nouveaux résultats. Les données concernant le climat scolaire sont également mises en relation avec les compétences, le niveau socioéconomique et l’équité. La situation particulière de la France est soulignée. En effet, le climat scolaire peu favorable selon les élèves pourrait expliquer certains résultats. Ces informations ont été peu commentées par ailleurs.

C’est aussi la première fois qu’une enquête PISA a analysé l’exposition des élèves au contenu des cours. Cette exposition concerne certains thèmes mathématiques ou types d’exercices. Malheureusement, les définitions utilisées par l’OCDE concernant l’exposition des élèves à ces contenus mathématiques sont confuses, et la mesure de cette exposition parait sujette à caution. L’étude de son influence sur les compétences mathématiques montre que les conclusions publiées par l’OCDE peuvent être discutées. Cela concerne notamment l’impact de l’exposition aux mathématiques appliquées qui est clairement surestimé. L’influence du statut socioéconomique sur la familiarité aux mathématiques est mesurée par l’OCDE, et donne naissance à une nouvelle définition de l’équité : l’équité de la familiarité. Cette équité est mise en relation avec les facteurs socioéconomiques, les compétences des élèves et les stratifications scolaires. Pour ce dernier facteur, la sélection des indicateurs opérée par l’OCDE influence les résultats ce qui remet en cause la qualité de leurs conclusions.

Enfin, d’autres éléments sont analysés qui concernent le travail des élèves en dehors du temps scolaire obligatoire, les élèves peu performants et la présence d’un système scolaire privé.

En conclusion, les limites de ce type d’enquête transversale sont reprises et des propositions concernant la mise en œuvre de nouvelles études sont faites.

Les ressources